Le rythme est obsédant, envoûtant. L’orchestre joue a l’essentiel. Les couples littéralement tassés les uns contre les autres,synchronisés au son d’un « piqué serré »judicieusement placé par le maître de cérémonie emplissent complètement la salle. Trois mille personnes sont là rassemblées en une masse mouvante dans une atmosphère torride et étouffante. Se frayer un passage est absolument impossible. A l’extérieur la foule de ceux qui n’ont pas pu entrer danse sur le trottoir,dans la rue,fume, papote et attend de remplacer ceux qui sortent.
Nous sommes chez NANA l’une des deux « Universités » du Carnaval. L’orchestre,les Mécènes, maître des lieux joue sans discontinuer depuis l’ouverture en fin de journée et cela va continuer jusqu’au petit matin ou les participants exténués, vont rentrer chez eux se reposer et reprendre des forces pour recommencer dés le soir venu.
Il y a deux universités à Cayenne : Nana et Polina, lieux mythique auxquels il faut rajouter le Grand Blanc une salle des fêtes sur la route de Kourou. C’est le royaume des Touloulous. On dit un Touloulou malgré que ce soit des femmes. Celles ci habillées de la tête aux pieds ne laissent absolument rien apparaître de leur anatomie,allant jusqu'à modifier leur morphologie pour ne pas être reconnue. Pour boire elles utilisent des pailles et interdiction formelle de se découvrir un tant soit peu. Dominique et Anne-Marie en ont fait l’amère expérience :invectivées férocement dans la rue par un Touloulou, heureusement un bar proche nous a donné la possibilité d’une retraite sinon glorieuse du moins reposante.
C’est les Touloulous qui invitent les hommes .Avec l’anonymat de leur parure tout est permis et cela conduit bien souvent à des histoires qui alimenteront bien longtemps l’après carnaval.
On ne se déguise pas en Touloulou,on devient Touloulou.
La Guyane se prépare toute l’année pour ces manifestations. C’est vraiment devenu une institution et une tradition culturelle. Originellement importé par les colons,il a vite été récupéré par les esclaves malgré l’interdiction, et à l’abolition de l’esclavage ,en 1848 ceux-ci leur liberté retrouvé l’ont fait leur. De son origine moyenâgeuse le carnaval a tout perdu. Il est aujourd’hui Guyanais avec ses propres héros,les Touloulous bien sur,les Neg’marrons(anciens esclaves qui se sont échappés),les Makoumés(hommes déguisés en femmes),et Sa Majesté Vaval qu’on brûle à la fin et qui marque la fin des réjouissances.
Pendant cette période qui dure de deux à trois mois,le pays vit au ralenti. On ne danse pas que le week end . La semaine il y a aussi le travail alors c’est difficile de garder la forme pendant la journée. J’ai vu peu de guyanais prendre des congés dans les débuts du carnaval .Ils les réservent surtout pour la dernière semaine.
C’est une période de joie pour les habitants Ils l’ont attendue un an et ils en profitent un maximum. Cela se ressent dans la vie quotidienne aussi bien qu’à la radio et la télé.
La mystique du carnaval est profonde. On y retrouve la religion ,l’esclavage,la forêt ,les fleuves et d’autres influences importées par les différentes ethnies qui composent la population locale.
C’est une vrai richesse. Tout ces thèmes sont développés lors des défilés qui ont lieux tous les dimanches. Défilés de chars et de personnages légendaires et pittoresques, accompagnés bien sur par les orchestres qui iront le soir jouer dans les boites. Le Tam Tam traditionnel et les Steels Band sont aussi de la fête .
Le Carnaval est une belle image de cette Guyane forte et sauvage mais qui sait aussi s’amuser comme cette Sud Américaine qu’elle est ,chaude,déterminée ,sans tabou !
La fête se termine par quatre jours d’une grande intensité. Il y a la grande confrontation des orchestres Blues Star et les Mécènes qui se passe au Grand Blanc,puis le dernier dimanche c’est la grande parade ou trône en monarque absolu,Sa Majesté Vaval. Le lundi c’est les mariages burlesques,ou on inverse les rôles. Le mardi journée des diables rouges,et enfin le mercredi des cendres après un énieme défilé,on immole Vaval en Héros sur un grand bûcher.
On peut assister au carnaval comme nous l’avons fait. C’est riche en découvertes en images en couleurs,on peut aussi doucement y pénétrer. Mais il faudra plusieurs années à un européen pour être pleinement en harmonie avec la philosophie et la mystique des initiés à la secte Vaval !
Hi
RépondreSupprimerI cannot really remember how I made the background on my blog (I did it over a year ago now)
Looking at the HTML though, I uploaded a picture on Photobucket and then used the URL in the code.
It looks like this:
body {
background: url(http://img.photobucket.com/albums/v32/muse-ic/blog/rainoC.jpg);
Hope that helps, in some way