samedi 15 mars 2008

La couleur des Iles



Nous voici donc aux Antilles. La Mecque du navigateur. Depuis que Christophe a débarqué ici il en est passé du beau monde. Et malgré le fait qu’il y ait dans ce coin plusieurs milliers de bateaux, cela ne gâche en rien notre satisfaction d’avoir mené à bien ce projet. Tous les grands noms de la voile n’ont cessé d’alimenter par leurs récits l’imaginaire des candidats au voyage. Pour nous qui avons construit notre bateau c’était aussi un apport d’énergie à la motivation lorsque quelquefois le mental prenait un coup de blues.

Le chapelet d’îles, toutes séparées par un chenal d’une trentaine de milles offre vraiment un parcourt de voile assez particulier. Que l’on aille vers le Nord ou vers le Sud c’est toujours à peu près la même allure de près bon plein. Quelquefois par l’effet des courants dans les passes cela peut devenir un peu plus rugueux, mais c’est bien un paradis pour voiliers. Lors de la découverte de criques ou de mouillages on a l’impression de se déplacer à l’intérieur de cartes postales.
Bi
en sur les choses ont bien changées depuis
l’époque des pionniers, Alain Gerbaut, Bernard Moitessier et autres .On n’est plus aux temps ou les habitants recevaient les navigateurs pour ce qu’ils étaient : des voyageurs de la Mer. Aujourd’hui un bateau qui arrive est un lot de touristes potentiel et c’est souvent frustrant et agaçant. Trop de bateaux, trop d’argent qui circule. On ne peut pas refaire le monde et même si on trouve ça dommage on est bien obligé d’assister ici à la rencontre de deux pôles : celui des nantis qui viennent dans ces pays qui n’ont d’autres ressources que touristiques, du moins les seules réellement exploitées,et qui oblitèrent le coté vrai et naturel de ces communautés et de ces paysages,et celui de la population autochtone qui devient de plus en plus dépendante de cette manne et qui en oublie les vrais valeurs de conservation de leur patrimoine et de leurs coutumes.
On marche ici dans des chemins battus et rebattus. Contrairement aux premiers navigateurs qui faisaient découvrir un lieu et qui étaient vraiment des précurseurs, nous n’avons pas du tout l’impression de surprise tant il est vrai que ces paysages ont étés vus et montrés des millions de fois. Encore moins d’apporter quelque chose de plus à la connaissance de ces îles
L
e plaisir de la découverte pour nous même, d’être enfin sur ces plages, de mouiller dans ces baies de rêves est néanmoins suffisamment fort pour apprécier malgré tout ce périple antillais.

L’
équipage est partagé. De Martinique plusieurs routes sont possibles : retour en France, s’établir ici ou continuer vers le Pacifique. Pendant plusieurs semaines la décision fut prise… de ne pas prendre de décision !

Il fallait de toute façon équiper le bateau de nouveaux matériels, GPS, Grand- voile, Pilote, Radio etc…C’était aussi le but en venant ici. Des trois possibilités, celle de s’établir dans le coin fut rapidement écartée. Les deux autres pouvaient rester en attente jusqu’aux îles « ABC », au nord du Vénézuéla. Une fois les options un peu mieux définies on a pu établir un programme de navigation, en fonction aussi de la période des cyclones qui sévit en gros de septembre à janvier.
D
eux cotes cassées en traversant le chenal de la Dominique à la Guadeloupe nous ont bloqué pendant quelques temps, mais nous ont permis de nous attarder un peu aux Saintes qui sont un vrai paradis. Je garde quand même un souvenir douloureux des marches que nous y avons faites.
J’ai été impressionné par les couleurs vives qui accrochent le regard. Elles donnent envi de prendre des photos. Les livres ne mentent pas, c’est vraiment magnifique !

La ballade se poursuit tranquillement. Chaque jour un nouveau mouillage. Il y en a tellement que la place ne manque pas. En lisant l’Histoire des lieux on peut suivre les déplacements et caches des pirates et des navires de guerre à l’époque de la marine en bois. Il subsiste aussi les forts et autres ouvrages militaires ainsi que des centaines de cannons. Ces témoins du passé parlent d’une époque où Stardust et Mooring n’existaient pas.
A
vec un peu d’imagination on peut se replonger dans les combats entre anglais et français, éternels rivaux, entre ces lourds bateaux à voiles qui luttaient en utilisant le vent qui pouvait être un allié ou un adversaire suivant la science du commandant et aussi a cause de l’effet de surprise.

On peut lire des histoires de ces combats entre galions dans les forts aujourd’hui transformés en musée. En plus on y a généralement un très beau point de vue sur les baies puisqu’ils étaient sensé les défendre .Il y a aussi des objets ayant appartenu aux marins de l’époque et des maquettes de bateaux ou de combat naval.
De retour au Marin mise en place de la nouvelle grand-voile et c’est le départ vers le sud ou on projette de mettre le bateau en chantier à Grenade. Mais rien ne presse et on s’arrêtera chaque fois qu’on trouvera un endroit intéressant.
E
t le 29 mai cap sur Ste Lucie. Au revoir Martinique !

1 commentaire:

  1. Pour finir cette croisière aux Antilles il manquait la recette traditionnelle du ti punch, la voici :
    Préparation : 5 mn
    Cuisson : 0 mn
    Repos : 0 mn
    Temps total : 5 mn
    Pour 1 personnes :
    Pour un verre : ·
    5 cl de rhum blanc ·
    2 cl de sirop de sucre de canne · 1 quartier de citron vert
    · 1 Dans un verre, écraser le quartier de citron vert au pilon. · 2 Ajouter le rhum et le sirop de sucre de canne, puis remuer quelques secondes avec une cuillère avant de servir.
    Attention tout de même à ne pas abuser du rhum.

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