dimanche 23 mars 2008

Sur les traces de Rodney


Les canaux ici sont toujours un peu agités, en sortant du Marin, mais ça va. Apres quelques milles on a entre 1,50 et 2 mètres de creux. La Grand-voile neuve fait la différence. Je peux régler le bateau sous voiles à la barre et il tient bien même avec la mer de coté. Il y aura une mauvaise vague qui nous met à 45 °. 2 étagères et des bricoles valdinguent. Rien de grave.
On manque un peu de puissance à l’avant et je suis obligé de corriger en donnant de l’effet à la barre. On perd donc 1 ou 2 nœuds mais le bateau avance droit. Quelquefois le vent vient à manquer, la vitesse tombe. On mettra plus que prévu pour faire ces 25 milles. Et à 18 heures, après avoir un peu cherché la passe nous entrons à Rodney bay, notre premier mouillage en arrivant à Ste Lucie. Il y a peu de bateaux, nous sommes déjà sur l’arrière saison.
Christophe Colomb fut le premier à découvrir cette île lors de son 4eme voyage en 1502 le 13 Décembre jour de Ste Lucie. Les français arrivèrent en 1651 et la lutte pour la possession de l’île avec les anglais va durer 150 ans. L’île changera 14 fois de main. La bataille la plus mémorable fut celle des Saintes ou les français commandés par l’amiral De Grasse furent surpris dés leur sortie de Ste lucie
Rodney et ses 36 vaisseaux sont aux aguets et pistent les français. Apres une première escarmouche les navires continuent leurs route vers le sud de la Guadeloupe. Plusieurs fausses manœuvres des français occasionnèrent des collisions qui endommagèrent 3 vaisseaux. L’un d’eux le Zélé est directement menacé par les anglais. De Grasse se résout au combat pour le protéger, malgré des conditions de vent défavorables. Mais la dispersion, les non compréhensions des ordres, le non respect des signaux de l’amiral provoqua le désordre de l’escadre française. Rodney sut en profiter et se jeta dans les brèches ouvertes, tronçonnant les forces françaises isolant une partie des bâtiments et les matraquant de tirs d’enfilade. Abandonné par une partie de ses vaisseaux, son équipage moribond, n’ayant plus de munitions, De Grasse du se rendre. Les français avaient perdu 5 vaisseaux. C’était le 12 avril 1782.
Finalement l’île fut cédée aux anglais en 1814.

Dés qu’on quitte les eaux françaises les formalités deviennent fastidieuses et…chères.45 dollars pour la check in ! La ballade pour visiter l’île en voiture nous coûtera 60 autres dollars. Et ce sera comme ça dans toutes ces îles ou tout se monnaye. Fonctionnaires revêches, vendeurs à la sauvette collants comme des mouches, faux mendiants, c’est dur de vendre la beauté de son pays !
La visite du coin continue avec l’ile Pidgeon et le fort Rodney. Très beau site plein de flamboyants en fleurs et superbes points de vues.
Nous ne resteront pas assez longtemps pour profiter pleinement de cette île mais on a pu en apprécier la beauté Sorti des vitrines à touriste on retrouve le naturel, la gentillesse et la sympathie des habitants.

Marigot Bay. Beau mouillage encore pour quelques temps. Mooring est en train de s’installer et le site leur appartiendra. Pour le moment c’est marteaux piqueurs et bétonnières !
Apres un dernier « Happy hour »au yacht club sur pilotis du fond de la baie on décide de partir pour St Vincent le lendemain.
Levé quatre heures, on se prépare au départ. Le ciel est couvert et on relèvera l’ancre sous un bon grain, juste de quoi mettre l’équipage en forme !on en prendra encore deux autres en longeant l’île. On aura du mal à passer les deux pitons à cause du vent et des courants. La mer est grise le ciel laiteux. Il nous faut plus de trois heures pour doubler les deux pitons. L’air est tellement chargé d’humidité que je n’arrive pas a voir St Vincent qui n’est pourtant pas loin, mais nous arriveront avant la nuit à Wallilabu Bay ou nous mouillons une ancre sur l’avant et deux aussières sur l’arrière. On n’y passera que la nuit et le lendemain direction Bequia et Admiralty Bay. Quelques problèmes avec les autorités qui voulaient nous faire payer l’ « over time » mais je tien bon et ils lâchent l’affaire. Question de principe : payer d’accord mais pas se faire arnaquer !

St Vincent découverte elle aussi par Christophe Colomb fut la terre d’accueil de tout les indiens Caraïbes qui avaient été chassés des autres îles : Guadeloupe, Martinique, Ste Lucie et Marie Galante. Les nègres marrons, esclaves échappés les rejoignirent et ensembles ils constituèrent la race des « noirs caraïbes ».Cette population empêcha toute implantation de colons et leur mèneront une guerre impitoyable. Mais leur ténacité fut finalement vaincue et leur rébellion durement écrasée par Sir Ralph Abercomby en 1786.
Les noirs Caraïbes furent alors internés et déportés. Cette île devint alors possession britannique jusqu’au 27 octobre 1979 ou elle devint totalement indépendante au sein d’un regroupement de 32 îles : St Vincent et les Grenadines.
Ballade à terre, visite des forts, baignades à la plage Princess Margaret. Rencontres avec d’autres bateaux .Seul le temps est un peu râleur ! Beaucoup de grains et beaucoup d’eau !
Prochaine escale en prévision : Moustique

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