La convocation rapide et succincte ne donnait pas beaucoup d’éléments pour en comprendre la raison, mais à voir l’agitation des délégués de toute sortes qui allaient et venaient dans la salle, il semblait bien que la chose devait avoir une certaine importance.
Apparemment ils n’étaient pas seuls a attendre, des scientifiques , des militaires et d’autres encore dont l’aspect ne donnait pas d’indication sur leur statut, étaient la aussi a patienter .
Eux étaient quatre équipes habitués aux baroud de toute sortes et on les appelait généralement pour des missions qui sortaient de la routine habituelle. Dans cet univers calme et harmonieux rares étaient les conflits et ils se réglaient toujours verbalement et par consensus mutuel.
On vint enfin les chercher et ils se retrouvèrent tous dans une sorte de grande salle de conférence assez austère.
Apres qu’ils soient tous installés un orateur pris la parole :
-Merci à tous de votre présence. Comme vous le savez des explorateurs accompagnés de techniciens et scientifiques de toutes disciplines sillonnent le monde pour recenser toutes espèces vivantes dans le but de les étudier et d’adapter nos actions à leur présence et à leur développement.
Or depuis plusieurs décennies nous étudions l’une d’elles qui présente des caractéristiques particulières.
Il s’agit d’une espèce fragile sans aucune défense physique mais qui a néanmoins réussi à se débarrasser des animaux plus gros, plus armés et potentiellement dangereux pour eux.
Doté d’une certaine forme d’intelligence elle s’est constituée en une multitude de groupes ou de sociétés. On pourrait croire qu’une fois leurs prédateurs éliminés, leur agressivité aurait disparue mais il n’en est rien. Il semble que cette agressivité soit leur caractéristique première et le moteur de leurs motivations. Apres donc avoir sécurisé leurs domaines, leur tendance naturelle les a poussé à se détruire mutuellement entre différents groupes.
Le nombre d’individus ainsi éliminés étant largement compensé par la reproduction, la pression interne des groupes ne put que continuer à exacerber cette agressivité viscérale.
Dans cette espèce l’individu a autant d’importance que la collectivité ce qui amène à la surenchère dans leurs actions. La finalité à ceci étant toujours la destruction.
Il existe heureusement une zone autour de leur territoire qu’ils ne peuvent franchir. Mais les conflits incessants, la manipulation chimique de leurs environnements, les mutations biologiques que cela entraîne, la destruction progressive de leur biotope, les poussera tôt ou tard à franchir cette zone interdite. Cela fait d’eux un danger potentiel pour notre civilisation.
Malgré les nombreuses tentatives qui ont été faites pour les rendre plus sociables, nos scientifiques ont du se résoudre à accepter leur échec. La pression exercée par leur démographie n’a fait qu’accentuer leur irritabilité.
Déjà certains éléments parmi eux ont réussi a s’aventurer hors de leur territoire. Pour l’instant ce ne sont que des incursions sans danger et il a été facile de les contenir mais cela laisse présager un jour ou l’autre une invasion que nous ne pourrions pas contrôler et qui met en danger nos propres structures et les bases même de notre civilisation.
La décision a donc été prise de stopper leur évolution avant qu’il ne soit trop tard.
Les individus capturés seront replacés dans leur environnement.
Notre constitution comme vous le savez nous interdit d’éliminer physiquement tout être vivant. Aussi nos scientifiques ont-ils mis au point une molécule qui enraye leur processus de reproduction. Et leur espèce s’éteindra d’elle-même, pour le bien et la sécurité de notre civilisation.
Les quatre équipages reçurent leurs instructions.
Chacun emportera un container spécialement équipé, empli de plusieurs centaines de tonne du produit anti-vie et d’un dispositif pour le vaporiser dans l’espace en un immense nuage de plusieurs milliards de kilomètres carrés.
Chaque nuage étant placé sur la trajectoire de la planète, lorsque celle-ci les traversera, son atmosphère s’imbibera du produit nocif. La probabilité que quelques souches de ces êtres
puissent malgré tout procréer, est certaine. Cependant il leur faudra plusieurs millénaires pour rétablir une civilisation. Et qui sait, celle-ci sera peut-être acceptable.
Ils s’appelaient eux même les HOMMES, et ils appelaient leur planète, la TERRE.
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Le Monde 8 Aout 1945:
Quelle belle imagination pour rédiger un texte sur ce sujet tragique, on est captivé du début à la fin. Bonne continuation à ce blog
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