samedi 22 mai 2010

Canal de Panama (1)




    La descente depuis Punta Cacique s'est bien passé. Une journée de navigation par beau temps. Beaucoup de gros bateaux en mouvements avant d'arriver à la grande passe nous ont fait faire pas mal de manœuvres mais finalement nous voila a pied d'œuvre pour prendre la porte du Pacifique.
Au mouillage des Flats beaucoup de bateaux comme nous, en attente.Il faut dire que c'est le bon moment pour passer de l'autre coté si on tient compte de la météo.
        Une fois accroché tant bien que mal sur le fond vaseux et mouvant de ce mouillage nous finalisons toutes les démarches pour notre passage.
Alors fin 2004 ( je met la date parce que l'administration dans ces pays change souvent les règles), la procédure est la suivante:
Vue d'en haut c'est pas mal non plus.
         En premier appeler le "Signal Station" sur le canal 12 en VHF.Comme la notre est morte on en achète une.
Ensuite un "Pilot" vient à bord mesurer le bateau et poser un tas de question et en particulier à quelle vitesse le bateau se déplace au moteur.Comme le bateau file 5 nœuds normalement , je dis 5 nœuds.
si le bateau se déplace à une vitesse inférieure à trois nœuds il doit être remorqué.Du moins ça marchait comme ça  à l'époque de l'administration américaine.

Une bonne carte pour pas se perdre...
      Il, faut avoir quatre personnes à bord plus le skipper pour pouvoir passer .Des amarres de 40 mètres (4) des pneus  autour du bateau et un taud pour que le pilote ne soit pas au soleil! Le passage coute 840 dollars plus 800 dollars de caution au cas ou on abimerait les cotés bétonnés , ou un bateau de manœuvre appartenant au canal (?) Cet argent doit être donné en liquide à une banque bien spéciale.Pas de carte bleue pas de chèque.
Le bateau possède un numéro bien à lui qu'il va garder toute sa vie et si on repasse le canal dans 20 ans le numéro est déjà inscrit pour ce navire.Donc munis de tout ces renseignements on réunis l'argent et on se pointe à la banque.  Après une bonne heure d'attente on est devant le guichet avec une charmante personne qui nous prend nos papiers, les contrôle nous en donne d'autres, bref la routine, et au bout d'un moment elle compte et elle nous dit : il me faut encore 800 dollars!Alors comme je ne  suis pas franchement du genre patient,  que mon sens de l'humour manque de flexibilité,et que  je me méfie de toutes leurs combines, je commence a m'énerver un peu .Bon finalement elle y est pour rien je lui demande où je peux discuter de ce problème d'argent et elle me donne l'adresse du bureau principal de l'administration du canal. On y va et là bas je demande à voir le chef. On nous a fait attendre au moins 4 heures et on fini par le voir ainsi que le pilote qui est venu nous mesurer.L'explication c'est que comme on ne va pas à huit nœuds on doit payer une surcharge au cas ou on freinerait un gros bateau dans une écluse! (re ?) Prétexte pour pouvoir prendre une caution supplémentaire,mais bien sur le "pilot" n'en a jamais parlé lorsqu'il est venu nous voir sur le bateau Alors la ils auraient jamais dû! je leur ai dit de tout :que c'était des voleurs des menteurs des racketteurs et tout ce qu'on peut balancer quand on est dans une brave bonne colère bien de chez nous.Ils ont baissé la tête, n'ont rien dit et j'ai réussi a arracher que mon argent me serait rendu des que j'aurais fait le transfert du canal.D'habitude ils rendent l'argent au bout de quelques semaines...évidemment! En partant j'ai tellement claquer leur porte que j'ai cru qu'elle allait exploser Elle était en verre!
         C'est vraiment une différence de mentalité entre eux et moi.Au lieu de donner un tarif définitif de ce qu'on doit , il faut toujours rajouter des  cautions des taxes etc etc.Finalement on a toujours l'impression d'être pris pour un imbécile.
       Comme équipiers on a trouvé un couple d'américains qui voulaient faire un passage avant le leur.Leur bateau s'appelle Illusion, et comme Mathias était considéré comme trop jeune j'ai aussi pris un Panaméen ...que j'ai trouvé au bistrot du port! Autant dire que pour la traversée il a fallut aussi s'avitailler en bière,  plusieurs packs de 24 .Et c'était pas de trop .... on a  faillit avoir soif!
         Cela dit ces petites mésaventures administro-mercantiles sont monnaies courantes dans ces espaces où la pauvreté et le dénuement côtoient l'abondance et le déploiement de richesses ostentatoires.Le clinquant et l'éloquence des dépliants à destination des visiteurs et des touristes potentiels ne sont que de la poudre aux yeux.Il est vrai que la nature lorsqu'elle n'est pas martyrisée offre ce qu'il y a de plus merveilleux ,et pour ça la région équatoriale est sans rivale Mais,pour autant, être obligé d'accepter les abus de toutes sortes , les rackets grossièrement étiquetés taxes, les délires administratifs uniquement destinés à soutirer de l'argent , c'est quelque chose auquel je suis totalement réfractaire.Il y a toujours un risque d'aller trop loin dans le refus mais je le prend  ,même si je n'ai pas toujours gain de cause ,au moins je ne passe pas pour un Bénie Oui Oui au pays des Tricheurs.

Se servir du lac il fallait y penser.
    Le Canal est une réalisation humaine digne des Pharaons.Il a fallut le génie d'un homme pour le concevoir et malheureusement la mort de centaines d'autres pour le réaliser.Si le passage du Cap Horn est pour un marin une sorte d' Everest , la traversée du Canal est vraiment un évènement marquant et on ressent vraiment le coté mythique et grandiose de l'ouvrage.
        Il faut vraiment lire toute l'histoire de ce projet et toutes les anecdotes qui s'y rapportent.Pour ça Il suffit de taper Canal de Panama sur internet .
     Alors voila en quelques photos notre passage entre les deux Océans:
Il voulait passer à l'ouest.
      Le Pilote est venu nous chercher à peu près à l'heure.Stress intense malgré que nous ayons déjà fait un passage d'essai.Peur que le moteur tombe en panne, peur d'une fausse manœuvre ,appréhension des remous à l'intérieur des box.La première partie se fera de nuit . C'est l'autorité du canal qui décide.Après les premières écluses on passera la nuit à l'ancre sur le lac Gatun avec interdiction de descendre du bateau.Et au matin un autre pilote viendra nous chercher pour rejoindre les autres portes 20 ou 30 milles plus loin.Voila le programme.


                                                               
Coté Atlantique.
L'arrivée du pilote.
Rencontres avec des géants.

A la première écluse

On y est!
Les amarres sont prises 10 mètres plus haut à l'aide de Toulines.
Les techniciens du Canal aux commandes



Gros et petits ensembles,attention aux remous des hélices.


remplissage du Box

2 commentaires:

  1. Je ne sais pas comment tu fais pour te souvenir de tous ces noms de lieux et de personnes! Bravo
    très belles histoires et rien que du vécu que je lis avec plaisir
    il faudra encore beaucoup d'heures d'écriture, la route est longue jusqu'à Nouméa
    Bisous

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  2. pour sur, la traversee du gers en voiture pose moins de problemes quoique avec tous les radars est les controles ? bonne route frangin

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