samedi 1 mai 2010

Les San Blas.


Les San Blas. Nous sommes fin Octobre, dans cette région beaucoup d’orages nous ont accompagnés. Rien de méchant, juste un peu plus de vigilance sous les grains.
La bonne saison ici c’est de janvier à avril .
On décide d’atterrir à Porvenir. C’est la ville principale .plutôt un village ,mais il est possible d’y faire les papiers d’entrée pour le panama. Il parait que ça nous simplifieras les démarches administratives. Avec tout ce qu’on a entendu qui concernait les formalités de passages au Canal si on peut limiter la paperasse c’est toujours bienvenu.

L’arrivée est assez délicate. J’ai une carte et j’ai confiance dans mon point GPS. Je m’engage tranquillement dans la passe au fond de laquelle se trouve le village. Mais quelque chose me tracasse : devant nous sur notre route mais au loin, je vois de l’écume sur la surface.
Je refais plusieurs fois le point mais il faut bien se rendre à l’évidence il y a un écueil la juste devant nous.
On ne voit pas dans l’eau ce qu’il y a devant le bateau alors doucement on avance au sondeur en espérant que tout ira bien.
On passe bien à coté des écueils et finalement on mouille dans 8 mètres d’eau en face du petit aéroport. Je ne l’ai su qu’après, toutes les cartes du coin sont approximatives et beaucoup de bateaux se sont fait piéger. Ce n’est surtout pas un endroit où il faut arriver de nuit et pas question de naviguer au pilote et au GPS.
La bonne nav l'ancienne,à l’ œil et au sondeur.
Les formalités sont bon enfant mais bon…comme d’hab. il faut lâcher des dollars, pour l’entrée, pour le droit de mouiller ; etc. etc. et aussi pour la population locale. Tout ça avec le sourire.
Bon finalement on peut aller se balader où on veut.
C’est un gars que j’ai rencontré à grenade qui m’a conseiller de venir aux San Blas. .Je n’ai pas préparé cette ballade aussi je ne connais pas les mœurs locales et je ne sais pas trop quoi découvrir alors, c’est au petit bonheur la chance qu’on va explorer.
Cet archipel est occupé par les indiens Kuna qui ont un régime particulier. Ils ont leurs représentants à l’assemblée de Panama et ils ont une sorte d’autonomie.
Nous avons fait la rencontre d’une femme, Lisa, qui était justement un député de cette communauté.

Elle nous a un peu expliqué le fonctionnement administratif de la région et comment vivait les locaux.
Ceux-ci n’ont aucune industrie et subsistent grâce a la pêche et quelques travaux d’artisanat qu’ils vont vendre sur les marchés de Colon ou Panama aux touristes.
Les femmes Kuna cousent des tissus qu’elles appellent des mollâs. On en a acheté quelques uns.Ce sont des carrés d'étoffes sur lesquels elles brodent des épaisseurs de motifs découpés.Ils représentent la faune et la flore locales ainsi que des motifs géométriques qui ont surement une signification coutumière.La coutume c'est un ensemble de règles où se mélangent les croyances ancestrales et les différentes lois communautaires traditionnelles.
Parmi ces coutumes : elles se mettent des colliers aux jambes qui partent des pieds jusqu’aux genoux. Comme elles commencent très jeunes, les jambes ne peuvent plus se développer et elles sont obligés de les porter toute leur vie. Je pense quand même que ça doit avoir des effets néfastes sur leur santé.
J’ai été impressionné par les visages séniles et parcheminé de femmes qui n’avaient pourtant pas plus de trente ou trente cinq ans.
Lors d’une visite à un de leur village j’avais été étonné de leur attitude un peu trop réservée. Ce n’est que bien plus tard que j’ai appris qu’il fallait d’abord aller voir le chef et lui faire une offrande pour pouvoir se promener chez eux. Ce qui fait qu’on a pratiquement pas eu de rapport avec les villageois mais personne n’a été désobligeant.On a vraiment dù leur faire l'effet de gros touristes blanc lourdingues!

Les maisons sont toutes bâties sur pilotis. Enfin bâties c’est beaucoup dire elles sont faites en bois et en bambous. Toutes tassées les unes sur les autres. Le seul endroit un peu dégagé est la place du village où tout se passe et tout se dit. C’est la que se règle toutes les affaires des habitants ,de la naissance en passant par le mariage mais aussi tous les différents et toutes les décisions.C'est en quelque sorte une vraie démocratie ou chacun peut s'exprimer avec la certitude d'être entendu.
Il y a une quantité de petites iles inhabitées où quelquefois des pécheurs passent plusieurs jours .Mais la plupart sont désertes et l’on peut y accoster et passer le temps qu’on veut sans être dérangé.
C’est ainsi que d’ile en ile on est tombé sur l’une d’elle où avaient élus domicile une dizaine de bateaux américains.

Tout les matins ils venaient sur l’ile et la nettoyait, y allumait un feu et y passait la journée,à discuter ,faire la sieste,jouer au foot... pour rentrer à leur bateau le soir. On est resté avec eux quelques jours. C’était aussi à leur façon une tribus.

Mais le temps passe et il faut songer à aller se préparer pour le passage du canal.
En Route vers côlon, on a encore mouillé dans quelques iles toutes plus belles les unes que les autres. L’une d’elle en particulier était intéressante pour une petite histoire de cohabitation :
C’était un couple avec un bateau qui s’y était installé , avec pour compagnons des singes qui vivaient dans la foret autour. Ceux-ci petit à petit se sont rapprochés. Pour les encourager les gens leur donnait des friandises et de la nourriture. Au fil du temps les singes faisaient partie intégrante de l’habitation et ils étaient là tout les jours pour manger. Est venu un temps où les navigateurs ont repris leur bateau et sont partis. D’autres ont accostés et se sont rendu compte qu’ils étaient attendus . Une fois à terre les singes sont devenus de plus en plus agressifs et réclamaient leur pitance.
Devant cette pression les gens sont partis .D’autres sont venus. Il y a eu des accidents avec les singes, morsures, griffures .Toujours pour qu’on leur donne a manger. A l’époque où on est passé une pancarte était la pour dissuader les marins de débarquer sur cette ile. En fait c’est devenu l’ile des singes.
Nous étions au mouillage juste en face, sur une autre ile .Et c’est quelqu’un des environs qui nous a raconté cette histoire.Une belle bêtise,et , c'est bien vrai ,l'enfer est pavé de bonnes intentions.

Finalement en ce début novembre 2004 on se présente à la grande digue d’entrée du canal pour nous diriger vers le mouillage des flats où se mettent les voiliers de passages,sur la route du Pacifique.

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